Vacances : Prendre le temps d'aller souiller les feuilles mortes du sous-bois...

Samedi après-midi de l'été d'un week-end à l'orée de la forêt de Moulière,
Crisser sur les mortes feuilles sans but mais en suivant le soleil à travers les demi-teintes,
Hurler de l'intérieur à en avoir le coeur coupé comme dans un dernier souffle, les yeux rivés au ciel...
Et faucher de son pas le pied d'un cryptogame étouffé sous la masse brune et odorante
De la terre.
Une plainte au loin, le chant du cor semble sortir de l'eau de çi, de l'au-de là brume,
Les galops se rapprochent, les cris aussi, l'air se parfume de la terre aux nuages.
Un premier cheval apparait, un deuxième... et leurs cavaliers nobles et verts au boutons d'or, et fiers dans leurs étriers...
Tout à coup c'est trente montures qui sortent de l'ombre, la poussière s'envole et mon sang aussi...
Les cors se répondent, la chaleur se fait blonde, la terre tremble un peu de cette moiteur sourde
J'attrappe mon fusil et arrose au jugé, les flous se succèdent, les rayons se blessent en oblique.
Ils passent à quelques mètres de moi, l'étrier galopant et le dos ruisselant.
La troupe s'éloigne vite maintenant, pas le temps des réglages,
La bête n'est pas prise, les pelages fument, la nuit va tomber, la brume monte déjà des sous-bois sur les vallons...
Les Amanites printanières et leurs amies assassine gloussent dans leurs lambeaux de parure...